À la fin de chaque mois, vous pouvez lire une nouvelle édition de «Nos gens» dans laquelle nous rapportons des histoires intéressantes du secteur du froid et de la climatisation.
Dans cette édition de Nos Gens, vous ferez connaissance avec Eddy Veraart, expert en technologie du froid avec une passion pour le métier et la musique.
Bonjour Eddy, en tant que valeur sûre dans le secteur, vous êtes un visage familier pour de nombreux membres. Pouvez-vous vous présenter ?
Je m'appelle Eddy Veraart, je suis né à Essen le 5 février 1957. Je suis marié à Godelieve depuis 38 ans et ensemble nous avons élevé un fils (Sebastian) et une fille (Charlotte). Nous avons également 5 petits-enfants, 3 filles et 2 garçons.
Je suis actif dans la technologie de la réfrigération depuis 47 ans et j'en suis extrêmement fier. Après 47 ans dans le métier, je suis à la retraite depuis le 1er juillet 2021, cependant, je considère la technologie de la réfrigération comme l'un de mes hobbies auquel je consacre beaucoup de temps. La réfrigération industrielle est un métier tellement polyvalent qu'on ne s'en lasse jamais. C’est au moment où vous pensez avoir tout vu, qu’apparaissent de nouveaux fluides frigorigènes, d'autres techniques, des réglementations adaptées, etc. (en partie en raison des modifications à la législation climatique). C’est ce qui fait que ce secteur est toujours stimulant et agréable pour moi.
Une de mes autres passions est le saxophone alto. Je suis musicien depuis près de 50 ans maintenant. En ce moment je joue avec deux orchestres à Essen, VSV et Essentia.
De nombreux techniciens frigoristes se retrouvent dans le secteur de la réfrigération par hasard, était-ce également le cas pour vous ?
Je me suis en effet retrouvé dans le secteur de la réfrigération d'une manière surprenante. Pendant la dernière semaine des vacances de 1973, je n'avais pas encore décidé si j'allais continuer mes études ou aller travailler. Ma mère connaissait quelqu'un dans notre communauté qui faisait de la "technologie de la réfrigération". Cela me plaisait et c'était une profession totalement inconnue pour moi à l'époque. J'ai décidé de m'inscrire à une année de spécialisation en technologie du froid (1973-1974). Au total, 23 étudiants étaient inscrits et j'étais le plus jeune de la classe. Certains de mes camarades de classe de l'époque sont toujours actifs dans le domaine de la réfrigération.
Au cours de cette année de spécialisation, un nouveau monde s'est ouvert à moi, la théorie m'a fasciné et les sujets pratiques m'ont également séduit. Lors de l'épreuve pratique finale, j'ai été remarqué par les membres du jury. Certains d'entre eux m'ont invité à un entretien. J'ai accepté la première et j’y suis finalement resté pendant 47 ans. L'entreprise s'appelait alors Grencobel et par après Axima, Cofely, Engie,...
Comment s'est déroulée votre première expérience professionnelle dans le secteur ?
Grencobel, aujourd'hui Axima, est spécialisée dans la réfrigération industrielle. J'ai commencé le 7 juillet 1974 et je ne rentrais que le soir avec le train de 22h30. Cela est rapidement devenu une habitude : de longues journées, du travail le week-end, des heures supplémentaires, ... Mais si vous aimez ce que vous faites, vous êtes prêt à le faire et, ce qui n'est pas sans importance, ça rapporte.
Ce premier jour de travail, j'ai été initié au NH3 (ammoniac). Mon intérêt a été éveillé et je me suis approfondi dans le domaine : les grandes installations industrielles, d'abord comme assistant de montage, puis le montage avec un soudeur et un constructeur. Moi-même, je m'occupais généralement de l'installation électrique pour, une fois que tout était prêt, démarrer l'installation moi-même. J'en ai appris énormément.
Comment votre carrière a-t-elle évolué ?
Après avoir démarré les deux chantiers et fait des dépannages pendant un certain temps, mon corps m'a fait savoir que c'était trop. J'ai dû faire un choix et j'ai finalement opté pour les activités d’entretien. Après des années de dévouement et de partage des connaissances, je suis devenu directeur national pour l’entretien et la maintenance pour les succursales d'Anvers, de Wevelgem, de Houdeng, de Liège et du Luxembourg chez Grencobel, Axima et Engie, où j'ai géré un total de 126 employés de l’entretien et 40 chefs de projet de soutien dans les départements d’entretien. J'ai toujours trouvé que c'était un travail agréable qui me donnait beaucoup de satisfaction.
Choisiriez-vous à nouveau la réfrigération si vous aviez le choix ?
Certainement. J'ai eu beaucoup de chance dans ma carrière, mais je pense qu'elle a également été façonnée par mon dévouement, ma satisfaction professionnelle et le partage de connaissances. Je suis heureux que ma femme comprenne à quel point la technologie de la réfrigération était et reste importante pour moi.
Ces dernières années, j'ai préparé et donné des cours de formation, notamment sur des sujets techniques mais aussi, par exemple, sur la manipulation sûre du NH3. J'ai également participé à des audits sur les systèmes de réfrigération où la sécurité et l'environnement étaient évalués par rapport à la législation flamande et européenne, EN378 partie 3, etc.
Depuis lors, vous êtes devenu expert et membre actif de Frixis. Comment avez-vous atterri chez Frixis ?
Régulièrement, par le biais de Grencobel (plus tard Axima, Engie), il y avait des conférences, des séminaires, des foires commerciales et des réunions de groupes de travail. Dans certaines de ces réunions, une personne de Frixis, alors UBF-ACA, était également présente. En 2016, on m'a demandé si je souhaitais devenir un membre actif de l'organisation.
Bien sûr, ça m'a plu et, avant même de m'en rendre compte, je siégeais les comités directeurs des réfrigérants et des installateurs. Quelques mois plus tard, on m'a également demandé de participer au Conseil exécutif. Apparemment, je me suis fait remarquer dans le domaine de la technologie de la réfrigération. :)
En prenant part aux groupes de pilotage et au Conseil exécutif, vous pouvez contribuer à définir la structure et les positions que FRIXIS défend. Il existe par ailleurs de nombreuses petites et grandes entreprises de HVACWP qui connaissent leur métier mais se posent beaucoup de questions sur la législation, l'environnement, la certification etc.
Comme ce sujet m'a toujours intéressé, je pouvais maintenant appliquer mes connaissances et les partager avec le monde de la réfrigération au sens large. Le changement climatique et la législation qui l'accompagne font qu'il est difficile d'être à la page de nos jours.
Suivre la nouvelle législation, les règlements et les normes européennes et les convertir en langage humain restera pour moi et certainement pour les années à venir, un défi dont les membres de FRIXIS pourront également bénéficier. Je vais donc continuer à pratiquer mon hobby pendant un certain temps encore.
Comment avez-vous vu évoluer le secteur ?
Avant, il y avait 4 ou 5 réfrigérants et c'était tout, ce qui rendait le travail facile. Mais, en partie à cause de la législation climatique de Montréal, Kyoto, Paris, ... beaucoup de choses ont changé dans la technologie de la réfrigération.
Les réfrigérants nuisibles pour la couche d'ozone ont été progressivement éliminés et interdits. Ensuite, l'accent a été mis sur ceux dont la valeur PRP est élevée. En raison du réchauffement climatique, les réfrigérants classiques, nocifs pour l'environnement, disparaissent et de nombreux nouveaux réfrigérants, bons ou moins bons, les remplacent même si certains posent de nouveaux problèmes.
Les réfrigérants naturels, le NH3, le CO2, le propane etc. ont également été redécouverts et sont de plus en plus utilisés aujourd'hui. Ils demandent une attention particulière de la part des entreprises de réfrigération et de leurs techniciens, certainement en matière de sécurité.
Comment voyez-vous l’avenir ?
La pratique nous apprend que toutes les entreprises de réfrigération et tous les techniciens en réfrigération ne sont pas tous à jour avec l'évolution du secteur de la réfrigération. FRIXIS peut les aider et les soutenir en leur offrant clarté et structure. L’idéal serait, à mes yeux, de centraliser toutes les informations et de les rendre accessibles à nos membres.
Le plus grand défi est la pénurie de main-d'œuvre, ce problème a certainement fait surface ces dernières années dans le monde de la réfrigération et il ralentit la croissance et l’introduction de nouvelles techniques et applications.
Les jeunes ont une attitude différente et pensent que travailler avec leurs mains n'est pas pour eux, mais croyez-moi : une fois que vous avez attrapé le virus, il ne vous lâche plus. Vous pouvez certainement éprouver beaucoup de plaisir et passer de bons moments en travaillant dans le domaine de la technologie du froid.
L'éducation a un rôle important à jouer à cet égard parce qu’il peut susciter l'enthousiasme des jeunes pour le secteur. Ce sont ces personnes qui contribueront à déterminer l'avenir des HVACHP et l'image de FRIXIS dans ce secteur.
Par conséquent, je dirais : rejoignez FRIXIS et qui sait, peut-être déciderez-vous bientôt de ce qui doit se passer dans le monde de la réfrigération et des HVACHP. Dans les différents groupes de pilotage et au sein du comité de direction, des personnes passionnées et compétentes sont toujours nécessaires et certainement les bienvenues !
Merci pour cette interview, Eddy. Nous gardons en mémoire que le froid est un microbe dont on ne peut se défaire. Que c'est une profession pleine de satisfaction professionnelle et de beaux moments. Et que vous le recommanderiez à tous les jeunes qui doivent choisir une carrière.
Vous avez une histoire inspirante, une expérience intéressante ou un projet spécial que vous aimeriez partager ?
Nous serions ravis d'en savoir plus ! Contactez-nous à l'adresse info@frixis.be ou au numéro 02/215 18 34.